Une rencontre horrifique

Jörgen et son groupe de six mercenaires se déplaçaient dans le grand désert d’Amandil, à la recherche de quelques trésors oubliés par d’anciennes civilisations. Malheureusement pour eux, les recherches avaient été vaines; tout ce qu’ils avaient réussi à trouver était du sable et encore du sable… de quoi décourager n’importe qui, mais pas Jörgen. Son désir de trouver le guidait, le poussant à persévérer. La nuit était tombée et les hommes décidèrent de monter leur campement et de faire un feu de camp.

Une fois le campement et le feu montés, l’un des mercenaires s’adressa à Jörgen :

« Tu crois vraiment qu’on va trouver quelque chose dans cette immense litière? Cela fait maintenant une semaine que l’on traîne ici et tout ce que l’on a trouvé, c’est du sable! »

Les autres exprimèrent leurs mécontentements en grognant. Jörgen, qui comprenait bien la réaction de ses hommes, ne savait pas tout à fait quoi leur répondre; il n’avait jamais été le meilleur avec les mots. Ce n’est pas un coup de chance qu’il avait réussi à se trouver des hommes.

« Mes frères… » Commença t-il, mais il fût interrompu par un bruit étrange, comme si quelqu’un de très lourd se traînait sur le sable, accompagné de grognement atroce. Intrigué, un des hommes se leva, empoigna sa lance et se dirigea vers la provenance du bruit, imité par trois autres hommes. Jörgen les suivit, son épée longue en main et son bouclier dans l’autre. « Prudence mes amis, nous ne savons pas à quoi nous avons à faire… » Ajouta t-il.

Il n’y avait pas de lune pour éclairer cette nuit là… tout était noir. Tellement qu’un des hommes trébucha sur quelque chose de mou; il en tomba face contre le sable. Les trois autres et Jôrgen s’arrêtèrent, cherchant dans le noir ce que pouvait être l’obstacle. Pendant leur randonnée, les deux qui étaient restés au campement connurent une fin atroce…

« Sur quoi t’es-tu accroché, Türmen? » Demanda Jörgen, mais Türmen ne savait pas. Il n’avait pas réussi à trouver la chose. Personne en fait n’avait réussi. Un des trois autres s’exclama : « Retournons au campement, nous verrons mieux durant le jour! » Ils rebroussèrent donc chemin, et virent bientôt le petit feu de camp qui brûlait toujours. Jörgen s’exclama : « On ne vous a pas trop manqué? Hahahaha » Aucunes réponses ne leur parvenaient. Après quelques pas, les cinq hommes avaient devant eux une scènes d’horreur… les deux hommes restant, à demi mangés, laissés tout près du feu…

La chose qui avait fait cela avait bien pris soin de ne rien déplacer… sauf les deux hommes. Le même bruit se fit entendre, une lourde masse se laissant traîner sur le sable… cette fois, les cinq hommes furent pris par surprise, on aurait dit un gigantesque serpent, blanc et noir, avec, dans sa gueule, trois rangées de dents qui semblaient aiguisées à merveille. Elle devait bien faire cinq mètres sinon plus! Jörgen resta devant la créature tandis que les autres l’entourait, tous prêt à combattre jusqu’à la mort pour venger leurs compagnons. L’un des cinq avait un avantage, Türmen se battait avec une lance, ce qui lui permettait de tenir la créature à distance tandis que les autres lui assenait des coups d’épées qui ne semblait pas affecter le moins du monde. L’immense créature serpentesque s’énerva, ne faisant qu’une bouchée de l’un de ceux qui l’entourait, recrachant tout objet métallique. Deux des hommes prirent panique, s’enfuyant carrément du lieu de combat, pour ne plus jamais y retourner… seuls Türmen et Jörgen demeuraient.

Se servant de sa queue, la créature sans nom enserra Türmen, l’empêchant ainsi de se servir de sa lance et plongea ses trois rangées de dents dans la chair de celui-ci. Jörgen resta pétrifié devant ce spectacle. Reprenant ses esprits, il s’exclama haut et fort : « Tu le paiera de ta misérable vie, créature des abysses! » Et s’élança sur le serpent gigantesque, plongeant sa lame dans le corps de celui-ci. À sa plus grande –et mauvaise- surprise, la peau de la créature s’était refermée autour de la lame de Jörgen, l’empêchant de l’utiliser. Il lâcha prise et recula, stupéfait de cette « sorcellerie ». C’est ce qui causa malheureusement sa perte. Dans un mouvement éclair, la queue du serpent agit comme un fouet, frappant le torse de Jörgen, l’envoyant voler quelques mètres plus loin tandis que ses jambes restèrent sur place…

Le monstre reprit son chemin, comme il était venu…